CQP Scieur carotteur de béton

Objectifs et contexte de la certification :

I- Le Contexte : 

Une activité en pleine croissance : La technologie de sciage et de carottage au diamant est née dans les années 70. Le volume de la construction est en constante augmentation et le béton est le matériau le plus utilisé. Les surfaces à bâtir sont de plus en plus limitées, engendrent une forte demande dans le domaine de la déconstruction/restructuration, dont les scieurs/carotteurs sont des acteurs indissociables.  En effet, au cours des travaux de construction neuve ou de rénovation, il est souvent nécessaire de percer des dalles et des murs pour permettre le passage de câbles, de canalisations ou de conduits divers, etc. C’est la technique du carottage de béton qui est alors utilisée. Le sciage de béton permet, tant en construction qu’en restructuration, la découpe avec une grande précision afin de créer des ouvertures, déposer des escaliers, percer des planchers pour passer des ascenseurs ou de futurs escaliers, escalators, réaliser des joints de dilatation, etc.  La clientèle des entreprises de découpe de béton est de ce fait assez diverse (privée, publique) souhaitant un travail précis et soigné dans le respect de la structure existante. L’activité du sciage carottage a donc connu en peu de temps une croissance exponentielle engendrant des évolutions importantes sur le plan technique et des besoins dans le domaine de la sécurité et de la professionnalisation des opérateurs.     

La réhabilitation devance le neuf. 75% des travaux de sciage ont lieu sur des chantiers de réhabilitation de bâtiments. Les entreprises de sciage interviennent dans les marchés publics (60%) comme dans les marchés privés (40%).    

Des évolutions techniques permanentes : Le matériel est en perpétuelle évolution. Les premières scies murales, dotées de groupe hydraulique pesant jusqu’à 250 kg, étaient peu maniables ; l’avancée et la plongée de la lame se faisaient avec une manivelle. Aujourd’hui, les scies hydrauliques existent toujours, mais les groupes, les rails et les têtes de scie se sont allégés ; tous les mouvements de la scie sont télécommandés ou radiocommandés. Et surtout, les recherches poussées sur les moteurs électriques à haute fréquence permettent aujourd’hui d’utiliser des scies entièrement électriques ; le groupe hydraulique de 150 kg est donc remplacé par un boitier de 20 kg, ce qui constitue un gros progrès pour les opérateurs.  En carottage, l’évolution est moins spectaculaire en termes de gain de poids, mais les carotteuses déjà électriques pour la plupart à la base, évoluent aussi vers les moteurs à haute fréquence.     

II- Les Objectifs dans ce contexte :

Le métier du sciage carottage comporte divers risques notamment en lien avec la manipulation d’outils électriques d’envergure imposante et les blocs béton. L’opérateur est donc exposé à des risques sécuritaires importants (électrique, chute de bloc, atteintes physiques par découpe, TMS...) nécessitant donc une formation technique pour la maîtrise des outils et ainsi garantir le travail en sécurité.    

La création du CQP répond à cinq objectifs principaux :    

1. Certifier  l’emploi à partir de compétences reconnues par l’ensemble des entreprises,
2. Encourager la motivation des collaborateurs, grâce à la reconnaissance formelle des compétences liées à leur emploi,
3. Qualifier les ouvriers (approfondir notamment leurs connaissances théoriques…), pour leur permettre de faire face aux évolutions techniques, organisationnelles et assurer un travail en sécurité,
4. Favoriser la mise en place de plans de progression adaptés, grâce à la formalisation des compétences au sein des équipes et sécuriser ainsi leur trajectoire professionnelle,
5. Valoriser :

- la compétence des collaborateurs ;

-  le savoir-faire de l’entreprise.

Activités visées :

Les principales activités du scieur-carotteur de béton sont : 

• La préparation amont de l’intervention
• Le déploiement du matériel et la sécurisation de l’intervention  
• La réalisation des travaux de préparation  
• La réalisation des travaux de carottage de dallage au plancher et de voile en cas de petit diamètre du Ø 32 mm jusqu’au Ø 200 mm (couramment) voire jusqu’au Ø 400 mm en cas de gros diamètre
• La réalisation de travaux de sciage de voiles et planchers à la scie murale (épaisseur des supports jusqu’à 20 cm ; plancher d 1 m² maxi)
• La clôture de son intervention  

Compétences attestées :

• Préparer l'intervention sur le plan matériel, logistique et sécuritaire ;
• Vérifier la conformité et la faisabilité technique de l'intervention ;
• Dialoguer avec le client et les autres intervenants sur le déroulement du chantier et les éventuelles difficultés ;
• Approvisionner la zone de travail avec les moyens de manutentions adaptés, et en fonction des ressources disponibles sur le chantier ;
• Installer le matériel en le raccordant aux réseaux (eau, électricité) et en le fixant au support à découper ;
• Entretenir le matériel dans le respect des consignes d'utilisation et avec les moyens d'entretien adaptés ;
• Sécuriser l'intervention en recourant aux Moyens de Protection Collective (MPC) et aux Equipements de Protection Individuelle (EPI) adaptés ;
• Réaliser les travaux préparatoires demandés (anneaux de levage, carottage...) en prenant en compte les caractéristiques de l’ouverture à créer et de son environnement ;
• Dans le cas de travaux de sciage, calpiner (calculer le nombre de blocs à scier et les tracer) en tenant compte des moyens de levage et d’évacuation adaptés au chantier ;
• Carotter en tenant compte de la nature du matériau ;
• Extraire proprement et en toute sécurité la carotte ;
• Découper à la scie murale un voile ou un plancher en tenant compte de la nature du matériau ; 
• Déplacer avec méthode et en toute sécurité la scie entre deux coupes, en procédant en cas de besoin aux adaptations nécessaires ;
• Etayer la partie de plancher à découper (maximum 1 m2) et/ou le plancher conservé ;
• Extraire les blocs sciés dans le respect des modes opératoires ;
• Nettoyer la zone de travail des différents déchets en évacuant notamment les eaux de sciage (laitance) ;
• Remplir avec précision les documents d'intervention (bon de prestation ou rapport d’exécution, feuille d’heures).

Modalités d'évaluation :

• Questionnaire illustré 
• Épreuve pratique 
• Livret de compétences
• Entretien avec le jury